– ACTION
CASA –
CRISES
A REPETITION
– MONDIALISATION
–
Il est plus que temps
que les peuples se réapproprient la politique !
Nous voici dans une nouvelle crise, dite
crise de la dette. Avant celle-là, il y avait eu la crise des subprimes,
la crise asiatique, la crise russe, la crise du pétrole, etc.
A la manière
des ouragans, les médias leurs donnent un nom pour
la personnifier.
Mais comme les ouragans, elles nous
semblent lointaines et on aurait presque limpression que lon
ne peut rien faire, sauf le dos rond, et que personne nen est responsable.
Comme pour les ouragans, les pouvoirs
publics de toutes nations interviennent avant pour nous expliquer
tout ce quils ont fait pour en atténuer les effets et après, ils
gesticuleront pour nous expliquer les enseignements
que ces cataclysmes leurs ont inspirés.
Mais, comme pour les ouragans ils ne
feront rien et comme les gens ordinaires que nous sommes pleureront
leurs morts et penseront leurs plaies.
Comment en sommes-nous arrivé là ?
Commençons par le commencement : la
société de consommation. Débarqué avec les soldats américains en 1944
sur le vieux continent, ce concept nouveau pour les européens était censé
leur apporter le bonheur.
Bonheur simple : un réfrigérateur pour
conserver les aliments, une voiture pour se déplacer, une télévision
pour se divertir après la journée de travail.
Bonheur utile, ou du moins fonctionnel,
mais accessible, dautant que la période qui va suivre sera celle du plein
emploi, des augmentations de salaire et de linflation. Le plein emploi permet
à tous, ou presque davoir droit au travail et
donc à lexistence sociale quil procure, les augmentations de salaire
permettent à tous ou presque de consommer, daméliorer
leurs conditions de vie, du moins matériellement, linflation permet à tous,
particuliers, entreprises, institutions, davoir recours au crédit avec la
certitude que pendant la durée de lamortissement,
à taux constant, la charge financière se réduira delle-même.
En résumé, pendant près de 40 ans, nous
avions un travail, donc de largent, donc du pouvoir dachat, donc une
capacité à vivre et à acheter donc à rendre les entreprises rentables.
Ces dernières, à leurs tour pouvaient
embaucher, investir, augmenter leurs salariés, se développer. Tout ceci
était plus ou moins organisé dans une société où les pouvoirs publics se
mêlaient de léconomie (banque, énergie,
déplacements, etc.
) et intervenaient dans la vie publique pour le bien être
de ses citoyens (santé, école, travail, etc.
).
La conscience collective plus ou moins
partagée était que lon devait tous avancer ensemble, les inégalités
existantes, saccroissant même, mais sans être
insupportables pour les moins bien lotis puisque ces derniers
nétaient pas exclus dun système qui les faisait « progresser » aussi.
Quand les choses changent ?
Et puis badaboum, dans
les années 80-90, la donne change. Choc pétrolier ? Mondialisation ? Crise ?
Le choc pétrolier, vu
de notre côté nest que le renchérissement du coût dune matière
première indispensable.
En économie, ce
phénomène entraîne deux effets notables :
– à court
terme, lexclusion de certains acteurs qui ne peuvent plus acquérir le
produit,
– à moyen long
terme, le développement de solutions alternatives de substitution.
Globalement, il nen
a rien été.
La Mondialisation, ce
vieux rêve dune humanité unifiée sans frontière, sans barrière
culturelle, sans guerre ne peut
être la cause des maux qui font vaciller le vieux monde puisquil était,
pour les rêveurs, les marchands,
les touristes, porteur de bonheur et appelé par tous.
La crise enfin, on la
vu, est plus un enrobage marketing dune situation complexe.
Pourquoi
les choses changent ?
Les pouvoirs publics lutteront, dans tous
les coins du monde contre linflation, ce fléau qui rongeait naguère
nos économies. Ils y arriveront.
Tout phénomène économique a des
avantages et des inconvénients : Si pour un ménage linflation érode
les économies, il diminue limpact du crédit sur le
pouvoir dachat.
Regardez la part de votre salaire, au
cours dune vie active, que vous dédiez au remboursement de vos crédits
et celle que vous dédiez à lépargne.
Dès lors, cette politique avait un
intérêt limité pour ceux qui vivent de leur travail, mais conséquent pour
ceux qui vivent de leurs rentes. Le pire étant que ce
phénomène sapplique aussi aux entreprises et aux états.
Largent peut désormais travailler.
Phénomène concomitant, les entreprises
changent de propriétaires. Leurs envies de développement passent
par des investissements et ces investissements requièrent de largent.
Ca tombe bien, il y a de largent
disponible pour peu que le rendement soit intéressant. Tout va pour le mieux
dans le meilleur des mondes économiques. Sauf peut être pour les salariés.
En effet, si un patron propriétaire de
son entreprise a peu ou prou les mêmes intérêts que le salarié, que lentreprise
dure, il privilégiera lintérêt de ses clients, le patron salarié dune
entreprise majoritairement cotée privilégiera lintérêt
de ses actionnaires, c’est-à-dire un retour sur investissement
le plus important et le plus rapidement possible. Et comme la technologie permet
daller très vite, lactionnaire peut arbitrer
en quelques secondes sur les 5 continents en fonction de ces intérêts
financiers.
Par exemple, pour revenir à notre petit
monde à nous, CASA est massacré en bourse alors que nous avons des
clients, des fonds propres et des salariés qui travaillent chaque jour.
Nous ne pleurons pas le capitalisme
paternaliste qui au début du XX ème siècle faisait mourir les
mineurs dans les puits parce que les mesures de
sécurités coûtaient cher. Mais, au moins ce capitalisme avait quelques
intérêts convergents avec ceux des ouvriers qui travaillaient pour lui.
Le capitalisme financier éloigne le
processus de décision de la réalité économique de lentreprise par le
seul prisme du profit rapide et maximal, il finit par
être létal à léconomie elle-même, pourvu quil engraisse
ceux qui possèdent largent à défaut de morale.
Tout doit désormais être rentable et
rapidement rentable.
On compare tout pour établir des
standards, que lon ne prend même pas la peine dexpliquer. Cette rentabilité
aura 3 conséquences :
1. la
course à la rentabilité dans des secteurs dintérêts publics (santé,
éducation, énergie, etc.
) jusque là
épargnés par cette notion, ils devaient être performants, utiles, accessibles
à tous, égalitaires, ils deviendront rentables,
ce qui est incompatible avec les notions précédentes.
2. la
pression sur les charges et donc sur les salaires car ils ont une grande place
dans les « coûts », on verra ainsi apparaître
un phénomène nouveau dentreprise en excellente santé qui licencient une
partie de ses salariés. Ca choquera lopinion publique
au début, puis les gens sy habitueront croyant
que cest normal. On parlera en langage dentreprise de masse salariale
maîtrisée, en français de salariés pauvres.
3. et
enfin la recherche de limmédiateté du retour sur investissement au
détriment dinvestissement au long cours,
justifiant les phénomènes décrits plus haut et obérant par la même
la rentabilité future.
Quelle conséquence pour tout ça ?
Les politiques se désengagent de léconomie,
quelle que soit leurs tendances, et cela au moment où
léconomie remplace lidéologie, au moment où elle na jamais autant
été prédominante dans le processus de décision
des états.
Savoir si cest bien ou mal nest pas
notre propos, mais en revanche, elle échappe totalement au processus
démocratique et républicain puisque les décisions quelle induit sont
prises par des gens qui ne sont pas élus et qui
concentrent en leurs mains tous les pouvoirs.
Ainsi est né en quelques décennies, un
pouvoir économique en marge de nos démocraties occidentales
qui en viennent aujourdhui, par cette masse informe et sans visage que lon
appelle les marchés, à dicter leurs conduites à
des dirigeants élus pour les bénéfices de quelques-uns.
On voit ainsi, un parlement Grec
entériner une politique économique dictée par ses préteurs alors
que le peuple qui la élu défile dans la rue comme un ultime sursaut de
refus démocratique.
Il est plus que temps que les peuples se
réapproprient le vaste espace de la démocratie en affirmant
haut et fort dans quelle société ils veulent vivre.
Il est plus que temps que ces peuples
refusent le choix binaire quon leur impose pour mieux les asservir
et que lon pourrait résumer ainsi : un état interventionniste où lindividu
est négligé, mais où un socle commun minimal est
garanti et un état libéral où lindividu peut tout sans contrainte,
et par son seul mérite, mais sans filet ni assurance.
Il est plus que temps que les peuples
posent la question du partage des richesses pour vivre tous décemment
et du temps de travail pour tous vivre mieux ensemble, car loin de sappauvrir,
même en temps de « crise », nos pays occidentaux
nont jamais été aussi riches.
Il est plus que temps que les peuples
cessent de se laisser aveugler par une société de compétition
en se souvenant que le seul avantage de lhomme depuis le berceau de lhumanité
cest sa capacité à fédérer ces divergences pour
enrichir le groupe.
Enfin, il est plus que temps que les
peuples imposent à leurs représentants de diriger les nations dans
le sens de lintérêt de ces mêmes peuples et pas dans lintérêt de
ceux, qui dans un bruyant silence, impose des
règles pour un petit nombre de courtisans. Le début du XXI siècle en occident
ressemble à lancien régime de la fin du XVIII ième siècle. Il serait bon
quil ne connaisse pas le même sort.
Et le
cours de CASA dans tout ça ?
Objectivement, lintérêt des salariés
a toujours été en opposition avec celui des actionnaires.
Aujourdhui plus quhier
Dailleurs, ce que lon appelle lactionnariat
salarié est composé en très grande partie de
retraités
ou des cadres supérieurs ! Evidemment, il est dommageable de voir nos
économies séroder alors quelles sont si
dures à constituer. Mais, si elles sont si dures à constituer, ces économies,
cest que nos rémunérations sont basses et cest bien à ce niveau que
doit sopérer le partage des fruits de la
croissance dune entreprise, pas au niveau des dividendes versés aux actionnaires,
fussent-ils salariés, ou par le mécanisme opaque et irrationnel des «
marchés ».
Cest ce que soutient depuis toujours
SUDCAM insistant depuis 2001, depuis la cotation de CASA,
sur le fait que le combat pour laction nest pas une lute qui sert lintérêt
des salariés.
On la vu depuis avec la modération
salariale imposée dans notre Caisse, les capitalisations et recapitalisations
successives de CASA au détriment des investissements sur notre territoire,
les prises de participations et achats à létranger
dans des eldorados promis, aujourdhui foyers de
pertes pour nous.
En
conclusion ?
Nous ne croyons pas à la crise.
Attention, cela ne veut pas dire que le système ne va pas mal, mais
ce mot crise aurait tendance à écarter les peuples de leur intérêt premier
en stigmatisant systématiquement telle ou telle
cause exogène.
Ce qui est en cause, cest lavidité
de quelques acteurs bien placés, dans un système bâti au fil des
ans sur mesure pour ces acteurs, et qui vont peut être finir par faire
écrouler le système dans lequel ils prospèrent.
A la manière du microbe qui prospère et se développe dans lorganisme
quil peut finir par détruire.
Pourtant des solutions existent :
des ratios prudentiels
(crédit/épargne) réellement contraignant pour les banques, garantissant
leurs solidités,
la taxation des transactions
financières pour éponger les dettes quont contractées les états
pour secourir le système, la recherche de lutilité
économique en lieu et place de la rentabilité économique, des
états forts qui investissent pour le futur de leurs peuples, une
augmentation du pouvoir dachat de ces mêmes peuples qui garantissent le
progrès social,
labandon de la marchandisation
des besoins de base de lindividu : santé, éducation, énergie,
transport, logement, la relance de léconomie
par la consommation, consommation des plus faibles, des plus démunies,
parce que cest plus juste, mais aussi parce que cest plus efficace.
Un collectionneur de Porsche nen
achètera pas forcément une 10ième voiture si il économise 1 M dimpôts
alors que 100 citoyens sans voitures en achèteront sans doute une, plus
modeste, sil devait avoir 10 000 chacun de
pouvoir dachat supplémentaire.
A partir de celui-là, à bout de souffle,
un autre monde est possible, dans la continuité de lidéal de
lesprit des Lumières, dans cette soif de justice sociale qui a conduit tant
dhommes, et finalement si peu au Panthéon.