Charles Alexis de TOCQUEVILLE disait :
« Quand le passé n’éclaire plus l’avenir, l’esprit marche dans les ténèbres. »
En 1990, le syndicat autonome FGSOA (Fédération Générale des Salariés des Organismes Agricoles), connaissait de graves dissensions sur la Convention Collective Nationale signée en 1988. Celle-ci avait été signée par le SNIACAM et la CGC puis dans la foulée par la CFDT contre l’avis des adhérents.
En 1991, le congrès FGSOA s’est tenu sous la houlette d’un administrateur judiciaire, excluant le syndicat du Vaucluse (plus important syndicat de la branche Crédit Agricole).
Plusieurs syndicats démissionnèrent, solidaires des camarades Vauclusiens et se transformèrent en syndicats autonomes. Ces sections ou syndicats départementaux étaient au nombre de huit (Alpes-Maritimes, Centre France, Vaucluse puis CAP, Midi, Centre Est, Centre Ouest, Var, Tarn).
Se regroupant, après avoir créé leurs syndicats autonomes départementaux ou régionaux (les fusions de CR commençaient) dans une union de syndicats autonomes, l’UNSACAF, les 7 syndicats (le Tarn a rejoint l’union plus tard) créèrent avec l’autorisation de SUD PTT au congrès constitutif en Avignon l’union SUD CAM.
L’apport du SDDS (syndicat créé en Lorraine, dissident de la première heure de la CFDT) et du SLACA (élus de la Manche sans étiquette syndicale, qui se sont ensuite organisés en syndicat autonome et qui ont été séduits par nos valeurs) furent décisifs pour franchir le pas.
Michel FOURNIER devint le premier Secrétaire Général de l’union en 1993.
Depuis notre troisième congrès en 1997 nous revendiquons une réduction du temps de travail à 32 heures sur 4 jours avec les embauches correspondantes.
Pendant ce temps, nous avions été rejoints progressivement par le Tarn (CESA), le syndicat autonome de la CR de la Mayenne (exclus de la CFDT), le Gard et l’Ile de France.
La loi AUBRY 2 de 1999 et l’accord RTT de 2000 ont permis au patronat de récupérer à son profit une belle avancée sociale : annualisation, flexibilité, remise à plat des accords locaux et explosion de la productivité (aucune création nette d’emploi), avec en prime des exonérations de charges sociales !
Fin des années 1990, nous participons pour la première fois aux négociations nationales.
Contestée devant les tribunaux par les Directions et certaines confédérations, nous avons obtenu définitivement notre représentativité nationale en appel en 2002.
A partir de 2000 de nouveaux arrivants, venus essentiellement de la CFDT grossiront les rangs de SUD CAM, cette arrivée massive (une douzaine de syndicats sur 5 ans : Gironde, Landes, Lot et Garonne, Charente Dordogne, Touraine Poitou, Val de France, Charente Maritime Deux Sèvres, Gicab devenu Atlantica, Finistère, Atlantique Vendée, Champagne Bourgogne, Pyrénées Gascogne et Oise).
Cette croissance nous a permis d’avoir des élus au Comité de Groupe Crédit Agricole.
Après une longue bataille judiciaire, SUD a pu participer, en 2006, aux négociations sur la Convention Collective. En 20 ans par les différentes évolutions de la Convention Collective, les salariés ont perdu les avancements automatiques, les points d’ancienneté et de diplômes. SUD n’a logiquement pas signé cette convention.
Dans les années 2010, deux syndicats ont été créés uniquement par des militants : Côtes d’Armor et CAGIS qui deviendra CA-AS (1er syndicat hors branche Crédit Agricole). Ce fut au tour du SUNICAG (Guadeloupe) de nous rejoindre.
A la fin des années 2010, un collectif du LCL a créé Autrement Solidaires en intégrant notre Union. Cela conforte notre présence à l’intérieur du groupe Crédit Agricole.
En 2021 nos résultats électoraux nous permettent d’être un des trois syndicats représentatifs au niveau de la branche Crédit Agricole, d’être la troisième force au Comité de Groupe et d’entrer au Comité Européen.
En 2022 une section syndicale est créée à la Réunion.
Nous croyons que le syndicalisme où chaque adhérent peut participer, que ce soit au niveau local ou national, peut continuer à se développer et à constituer une alternative crédible.
Notre démarche initiale était peut-être utopique mais Victor HUGO disait que « l’utopie était la réalité de demain…« .