Quine !
Ils l’ont crié soudainement, le stylo levé très haut, en toute conscience, heureux et fiers de leur « sortie de crise », comme ils l’écrivent sur leur dernier tract.
Pourtant, jusqu’alors, nous étions unis, soudés, depuis le début des négociations, les yeux rivés sur les mêmes chiffres, sur la même grille.
Dans le jeu organisé par la fédération nationale, nous avions face à elle, défendus tous ensemble les mêmes valeurs et les mêmes objectifs.
Tous ensemble nous avions aussi, à plusieurs reprises, quitté la table des négos pour marquer notre désaccord sur l’art et la manière de nos dirigeants et sur le peu de considération qu’ils accordaient aux salariés, alors que les résultats comptables dépassaient toutes espérances.
Et puis voilà, que s’est-il-passé ? Les ceintures se sont desserrées ? Les bretelles ont sauté ?
A une demande d’augmentation générale, logique, juste, pérenne, la braderie a été lancée pour l’été et c’est une prime sous réserve de la publication du dispositif Macron que CFDT et SNECA adoubent en claironnant victoire et se fendant d’un tract pathétique.
Alors désolé, quand ils écrivent :
« Nous avons tenu bon » ….Non
« Nous avons négocié »…Pas vraiment, puisque nos dirigeants n’ont pas voulu aborder le sujet des augmentations 2019, considérant qu’ils avaient déjà assez fait pour les grouillots.
Nous avons obtenu une prime….Macron ?… de branche… par défaut…..en perdant toute chance d’avoir une revalorisation pérenne de notre rémunération.
SUD ne criera pas « Quine » sur la prime, notre grille n’est pas complète.
Lors des négociations, SUD a tout tenté pour conserver une cohésion syndicale, garante d’une force suffisante pour qu’enfin, le groupe Crédit Agricole qui engrange des milliards de résultats, qui, nous le rappelons, a 1 an d’avance sur son plan à moyen termes et dont les dirigeants profitent d’augmentations salariales grandioses, marque une reconnaissance juste et durable du travail de tous.
Certes, une prime est toujours bienvenue, mais elle a le goût amer du trophée du perdant.
Alors pas de flonflons, pas de cotillons, la Banque gagne encore, sans passer par la case augmentation de salaire. Nos patrons lâchent les miettes et nous restons des pigeons.
Pour autant, notre détermination reste intacte, nous continuerons d’œuvrer contre vents et marées, pour que les salariés du groupe Crédit Agricole trouvent la juste considération de leur travail.