Voici a suite de la saga d'amour entre le patron de CASA et ses actionnaires.
(nous en sommes à l'acte 3 et, si c'était du théatre , on aurait volontiiers parlé de cocu !).
DANS CE MÉNAGE A 3 :
LE DG, L’ACTIONNAIRE ET LE SALARIÉ, QUI EST LE PERDANT ?
Comme ces 2 dernières années, les résultats du Crédit Agricole ont été annoncés le 14 février, jour de la Saint Valentin.
En 2018, nous avions imaginé une lettre d’amour du DG de CASA aux actionnaires lien ici
En 2019, c’était un actionnaire qui répondait à M Brassac. lien ici
Mais dans ce ménage à 3 : DG, actionnaire et salarié… qui a l’impression d’être le perdant ?
Dans cette pièce de théâtre digne de Sacha Guitry, l’action commence par cette relation habituelle entre le patron et le salarié. Le salarié travaille pour son patron, est payé en fonction de son contrat de travail, augmenté selon des accords signés ou pas et reçoit une partie des bénéfices de l’entreprise sous forme de participation et intéressement. Comme tout couple, il y a des hauts et des bas mais la relation est durable.
Puis un jour, le patron a rencontré l’actionnaire et ce fut l’amour fou…
Année après année, il le couvre de cadeaux. Pire, il fait travailler comme un forcené le salarié pour contenter son actionnaire.
En 2017, Crédit Agricole SA faisait 3,65 milliards de résultats, en 2018, 4,4 milliards et pour 2019 le compteur s’est arrêté à 4,8 milliards d’euros à 50% du résultat est distribué aux actionnaires.
L’actionnaire est gourmand et il lorgne sur le gros gâteau qu’est le groupe Crédit Agricole avec 7,2 milliards d’euros de résultat… mais à son grand dam, les CR sont encore des entités mutualistes…
Le DG de CA SA ne s’oublie pas et une rémunération de 2 214 767€ lui a été versée au titre de 2018. On ne doute pas que, pour 2019 et 2020, son salaire évoluera plus vite que celui des salariés.
Le DG explique à l’actionnaire que ce salaire, il le mérite. Tout cela est grâce à lui. Il met en avant dans sa communication, « la force du modèle du Groupe et de la bonne marche du plan stratégique Ambitions 2022 ».
Pourtant, si les résultats sont là, c’est grâce à l’implication de tous les salariés du Groupe mais nos patrons oublient souvent de le signaler et aussi de les récompenser, en évoquant que la situation est anxiogène pour les banques avec les taux bas, le contexte géopolitique…
Le salarié des CR n’a eu que 0,3% d’augmentation en 2019 et ses représentants (les syndicats) se sont rebellés en boycottant quelques séances de négociation. En juin, les patrons ont accordé une prime exceptionnelle pour le pouvoir d’achat de 700 euros mais, malheureusement, elle n’est pas pérenne dans le temps…
En 2020, la pitance a été plus importante : +0,8% des RCE, RCI et RCC avec un minimum de 250 euros sur les RCE. Certes, il n’y a pas de quoi sauter au plafond car si ce plancher nous avait été accordé depuis 2013, nous aurions tous un salaire supérieur de 50 euros mensuels…
Pour revenir à cette dernière augmentation, ce résultat fait suite à plusieurs années de refus des organisations de signer et du rapport de force que nous avons entretenu. Ce combat, SUD le mène depuis toujours et nous avons fini par être rejoints par les autres…
L’obsession de nos patrons est de bâtir un monde où la modération salariale permet au capital de jouer son rôle : celui de prédateur.
Certains veulent vous faire croire que discuter autour d’une table avec les patrons suffirait pour nous permettre naturellement d’obtenir des droits ou de quoi subvenir à nos besoins.
Un peu comme si en se baladant dans la savane, nous nous retrouverions face à un lion et qu’il suffirait de dire « couché Simba », pour que ce dernier s’exécute et nous accorde la vie sauve… SUD vous laisse réfléchir à la question.
Le rapport de force engagé aujourd’hui, comme hier, doit nous permettre de nous battre pour défendre nos acquis sociaux mais aussi pour en acquérir de nouveaux : temps de travail, conditions de travail autour de l’articulation vie privée et vie professionnelle, partage des richesses produites par notre quotidien. C’est en se défendant collectivement que nous y sommes arrivés, c’est en nous soutenant que nous serons plus forts afin de ne plus être le perdant de ce ménage à 3.
REJOIGNEZ SUD ! SYNDIQUEZ-VOUS !
ici, le tract au format pdf, à distribuer sans modération : Tract ménage à 3 SUDCAM Février 2020