CÔTES-D’ARMOR. MOUVEMENT SOCIAL D’AMPLEUR AU CRÉDIT AGRICOLE, DES CENTAINES DE SALARIÉS DÉBRAYENT

Les cinq syndicats de la banque dénoncent les conditions de travail, avec « des objectifs commerciaux inatteignables et anxiogènes » et « un rythme de travail insoutenable ». La plupart des agences des Côtes-d’Armor étaient fermées jeudi après-midi.

 

Jeudi, vers 15h30, 300 à 400 salariés (sur les 1200 que compte l’entreprise) sont venus exprimer leur grogne devant le siège social du Crédit Agricole des Côtes-d’Armor, à Ploufragan.

Une affluence qui témoigne du malaise au sein des effectifs de la banque.

« Il n’y a pas une culture de la grève chez nous » expliquait l’un des salariés.

Sur les 88 agences du département, seulement 14 étaient ouvertes jeudi après-midi selon les syndicats. Chiffre non confirmé par la Direction.

« L’Entreprise s’éloigne de plus en plus des valeurs mutualistes ».

 

Les 5 syndicats (SUD, SNECA-CFE-CGC, CGT, FO, CFDT) sont unis dans ce mouvement.

 

Mardi 22 en CSE, ils avaient déjà exprimé leur colère en claquant la porte au bout de quelques minutes, après avoir lu un texte dénonçant le malaise social.

Ce conflit intervient alors que se déroule les NAO et une semaine après l’Assemblée Générale où a été annoncé un résultat net de 62 millions d’euros.

Les revendications portent essentiellement sur les conditions de travail. Les syndicats dénoncent des objectifs commerciaux inatteignables et anxiogènes. Des tracts réclament une baisse de 30%.

Les syndicats pointent aussi un rythme de travail insoutenable. De nombreux collègues en mal-être démissionnent ou ne se retrouvent plus dans les orientations actuelles qui s’éloignent du mutualisme.

La Direction indiquait jeudi après-midi ne pas avoir reçu les revendications des syndicats : « On est conscient que les gens sont fatigués, après 2 années de pandémie  » déclare Frédéric Le Coz, Directeur des ressources Humaines. Le secteur bancaire a été mobilisé.

« Les objectifs commerciaux font l’objet de négociations régulières avec les équipes », indique Bernard Noël, Directeur Général Adjoint. « Ils ont été adaptés à la baisse lors de la crise du COVID. » Le cadre reconnaît « l’investissement » des salariés, qui ont été confrontés à des situations « pas toujours faciles à vivre », face à des clients en difficulté. la Direction assure que le dialogue social est riche et n’est pas interrompu.

 

Source Ouest France – 31 mars 2022